Mon travail sculptural, fondé sur mon utilisation de l’argile, donne vie à des environnements visuels peuplés de personnages — humains, animaux, végétaux — qui interrogent notre rapport à la vulnérabilité. Je pratique la sculpture de manière figurative, où le corps humain, élément central de ma pratique, devient à la fois le reflet d’une expérience sensible et l’incarnation de l’affect. Par un jeu d’assemblages et de combinaisons, les corps se transforment en portraits psychologiques et racontent des histoires d’amour, de douleur, de joie et de résilience.
Plus précisément, je m’intéresse aux tensions qui émergent dans l’espace privé : la détresse, la peine, mais aussi les instants suspendus d’intimité, de désir, de quotidienneté et de soin. Mes compositions silencieuses, qu'elles se déploient dans des chambres, des salles à manger ou des espaces fictifs, révèlent des tentatives d’ouverture à l’autre, de communication et de coexistence.
Mes sculptures se déploient dans une palette monochrome – gris, blanc et noir – qui instaure une atmosphère de clair-obscur. La miniature, récurrente dans mon travail, me permet de transformer la perception du spectateur et de l’inviter à une immersion attentive et à une contemplation minutieuse. Cette échelle réduite crée une proximité presque intime, suscitant un rapport sensible et introspectif à l’œuvre.
Mes sculptures révèlent des charges symboliques, où les entités humaines, animales ou végétales cohabitent et même fusionnent pour créer d’étranges êtres hybrides. Personnages à deux têtes, cobra géant ou surabondance de fleurs : j’attribue à la nature une présence active et des pouvoirs narratifs, cherchant à lui donner une place centrale dans mes oeuvres. Mon travail interroge ainsi notre rapport au vivant et invite à une relation attentive et respectueuse, où la nature n’est plus perçue comme un simple décor passif, mais comme une entité porteuse de récits et de sens.
Ma pratique prône une fragilité sincère, s’inscrivant dans une éthique du care qui place le lien humain ainsi que la prise en compte des vulnérabilités au cœur de ses priorités. Elle envisage l’être humain dans son rapport au monde et aux autres, reconnaissant que nous sommes tous des êtres interdépendants. Mes personnages incarnent ainsi une danse où émotions, nature et humanité s’entrelacent, esquissant les contours d’une communauté à la fois fragile et résiliente.
My sculptural work, rooted in my use of clay, brings to life visual environments inhabited by characters — human, animal, and vegetal — that question our relationship to vulnerability. I practice sculpture in a figurative manner, where the human body, a central element of my work, becomes both a reflection of a sensitive experience and the embodiment of affect. Through a play of assemblages and combinations, the bodies transform into psychological portraits and tell stories of love, pain, joy, and resilience.
More specifically, I am interested in the tensions that emerge in private spaces: distress, sorrow, but also suspended moments of intimacy, desire, everyday life, and care. My silent compositions, whether set in bedrooms, dining rooms, or fictional spaces, reveal attempts at openness to the other, communication, and coexistence.
My sculptures unfold in a monochrome palette — grey, white, and black — creating a chiaroscuro atmosphere. Miniature scale, a recurring aspect of my work, allows me to shift the viewer’s perception and invite them into an attentive immersion and careful contemplation. This reduced scale fosters an almost intimate proximity, evoking a sensitive and introspective relationship with the work.
My sculptures carry symbolic weight, where human, animal, and plant entities coexist and even merge to form strange hybrid beings. Two-headed figures, giant cobras, or an overabundance of flowers: I assign nature an active presence and narrative power, seeking to place it at the heart of my work. In doing so, my practice questions our relationship with the living world and invites a mindful and respectful connection, where nature is no longer perceived as a passive backdrop, but as an entity bearing stories and meaning.
My practice embraces sincere fragility, rooted in an ethics of care that centers human connection and acknowledges vulnerability as a priority. It envisions the human being in relation to the world and to others, recognizing that we are all interdependent beings. My characters thus embody a dance where emotion, nature, and humanity intertwine, sketching the outlines of a community that is both fragile and resilient.